Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

8 octobre.

La sœur Marthe a perdu sa mère. Elle tenait la lettre à la main et elle pleurait en regardant devant soi avec des yeux doux et déserts.

La sœur Marthe, qui est une jeune femme ordinaire et robuste, prend, quand elle pleure ainsi, un charme délicat.

Je l’ai bien regardée.

Je sais maintenant pourquoi l’expression de la douleur, sur un visage, est si touchante et troublante ; c’est parce qu’elle révèle que l’être n’a plus aucune défense personnelle.

Une âme malheureuse est toute prête pour la mort et pour la volupté.