Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/152

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qu’il semblait qu’elle goûtât l’amour sans l’amour ; — je revois Élisabeth qui avait toujours peur et qui faisait semblant d’avoir peur, parce qu’elle aimait sa faiblesse ; Simonne, qui était jolie, et si heureuse, si soucieuse d’être jolie qu’elle ne riait pas, et ne pleurait pas, et vivait en été sous une grande ombrelle, mais quelquefois elle avait une passion d’amour qui décomposait tout son beau visage et le rendait pareil à la faim et à la mort. Je me souviens de Marie, qui venait de se marier et qui avait un petit enfant qu’elle endormait sur ses genoux, et elle se retenait de respirer et ne pensait jamais plus à elle.

» Et toutes elles s’appuyaient sur moi, elles mettaient leur peine, leur plaisir,