Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/155

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» Ou bien encore, la bouche fermée et les yeux pleins de folie, jetterez-vous des bras plus pathétiques que des clameurs, vers celui que vous ne devez point nommer, qui est dans la même ville que vous, mais que vous ne pouvez point appeler, qui est la force et la honte de votre cœur, l’ami, le frère et véritable époux ?

» À l’ombre des rideaux silencieux, et dans l’odeur de la veilleuse, de la poudre de lin et de la tisane, imaginerez-vous le beau juin dernier, débordé de soleil, quand ivres, ivres d’été, vos veines chantaient en vous comme les ruisseaux dans la prairie.

» Et si c’est un soir à la campagne et que par la chaude fenêtre vous voyiez res-