Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/172

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ne vous suffira pas, ce que ma passion vous a appris, ce merveilleux jardin de l’amour mental, d’autres esprits ne le respireront-ils pas sur votre âme ? Et plus tard, quand vous ne serez plus si jeune, quand la grâce et le plaisir ne seront plus cette faiblesse enfantine que vous exagérez, ni ce regard qui fond comme une tiède neige étoilée, ne verrez-vous pas des jeunes hommes, dont vous serez l’idole et la douloureuse science, se traîner vers votre cœur plus robuste, se passionner sur votre visage, se griser d’imaginer tout ce que vous aurez avant eux connu ?… Vous aurez, en effet, connu avant eux beaucoup de choses.

» Des couchers de soleil sont entrés dans vos yeux qui laissent à jamais votre