Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/181

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votre sœur », j’ai senti que je mourais, et avec une rapide violence, j’ai dit :

— Ma mère, je voudrais vous parler, puis-je venir chez vous tout à l’heure ?

Elle a répondu :

— À dix heures venez.

Il était dix heures, j’ai frappé à la porte de la mère abbesse, je suis entrée, elle s’est levée avec bonté et contentement.

Son regard exprimait : « C’est vous, ma petite fille, ma petite fille bonne et incompréhensible. »

Je me suis penché contre elle et j’ai commencé à pleurer.

Pendant que je pleurais ainsi, près de son épaule, je pensais :

« Je suis jeune et faible, je vous aime, ma mère, je porte en moi le désir, qui