Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

milieu des châtaignes piquantes et des trèfles reluisants. C’est vous, le premier arbre de mai, sous lequel je m’asseyais, pour contempler au travers des paquets de feuillage, le ciel d’un bleu très fort.

Je pense à une allée de noisetiers qui enfermait du soleil, à des bégonias d’octobre, pleins de rosée, frais et gelés comme un son de cloche dans l’aube ; à vous…

Je pense aussi, mon chéri, que jamais je ne vous en ai de quoi que ce soit voulu.

Si quelquefois j’ai paru contrariée lorsque vous étiez irritable et sans patience, si j’ai répondu avec colère à vos reproches, ne me croyez pas, mon instinct était de continuer à caresser votre main. Nous ne vous jugeons pas ; la passion qu’on nous donne et celle que nous ren-