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30 mai.

Il y a aujourd’hui deux années que je suis entrée au couvent. Le petit jardin, la mère abbesse, l’église, les beaux chants, en faisaient pour moi un endroit doux et royal.

Je suis venue ici parce que j’aimais Dieu, la mère abbesse, le silence.

La sécheresse de la vie, chez mes parents me rendait malade. Mon père, quoiqu’il fût riche, se préoccupait de sa fabrique de dentelle. Il essayait d’y intéresser ma mère, qui, comme aujourd’hui, préférait les soins qu’elle donne à sa maison. Une de mes sœurs est mariée à