Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/79

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J’ai pitié de lui. Je lui ai tenu longtemps les deux mains pour le consoler. Je me sentais très forte et lui était très faible. Je disais des choses très bien, très raisonnables, j’étais fière. Je me sentais généreuse, bonne. Je lui ai pardonné. Il comprenait qu’il avait eu tort, très gravement tort, il était confus, accablé, mais il répétait :

— Vous ne savez pas comme c’est difficile, quand on aime comme je vous aime, d’être raisonnable…

Je ne comprends pas, mais je suis contente de cet entretien. C’est très bon de se sentir comme je me suis sentie, calme, dominatrice, supérieure.

Je l’influençais.