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LE FAUNE

Ils viendront près du gazon ras
Aux promenades,
Saint Satyr et Sainte Sarah,
Saint Alcibiade,

Sainte Olive qui dut aimer
À la folie
Les petits arbres enfermés
En Italie…

Mais goûte-t-on sous de tels cieux
Des plaisirs calmes,
Au bercement délicieux
Des tièdes palmes ?

Ce couvent où le rosier tend
Son arabesque,
Semble un harem où l’on attend
L’amant mauresque,

Les ogives d’un blanc de chaux
Semblent des portes,
Par où le Faune des jours chauds,
Aux jambes tortes,

Entre, en pressant les sept roseaux
De l’âpre flûte,
Dont la stridence au fond des os
Se répercute.