Page:Noailles - Les Éblouissements, 1907.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

EXTASE


Le ciel est une immense, une subite fête.
Sous ce choc lumineux je renverse la tête,
Et je suis, dans l’azur, un haletant baiser.
Et j’attire, et je bois, et j’ai peur d’épuiser
Tout ce vivant éther qui sur mon cœur se presse,
Car ma joie est sans frein, comme fut la détresse
D’Yseult, ivre d’attente et d’amoureux ennui,
Dont les cris aspiraient son amant dans la nuit…