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STANCES À VICTOR HUGO


On ne peut que se taire, Hugo ; la voix se meurt
Chez celui qui t’écoute ;
On ne peut que rester baigné de ta rumeur,
Sur le bord de ta route.

Dans les chemins du monde où tes pieds ont marche,
La cigale est sonore
C’est toi le masque noir des nuits, c’est toi l’archer
Qui décoches l’aurore

Qu’un autre ose élever vers ton autel si haut
Une ode triomphante,
Je ne veux qu’effeuiller sur ton divin tombeau
La rose de l’Infante.

Je suis la sœur de Ruth, la sœur de l’Enfant grec
Et du Roi de Galice ;
Je viens ivre d’azur et de rosée, avec
L’aube dans ma pelisse ;