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L’ORGUEILLEUSE DÉTRESSE

Des fleurs qui, pour s’aimer, s’arrachent de leur tige ?
Ce cœur qui, dans la paix odorante du parc,
Épiait les pas sourds d’Eros traînant son arc,
Et qui, sachant que tout est pourtant éphémère,
Creusant à l’infini sa nostalgie amère,
Implorant jusqu’aux cieux l’éparse volupté,
Près du platane bleu, près de l’urne de pierre,
Ivre d’espoir, ivre d’amour, ivre d’été,
Mettait dans son désir toute l’éternité !…