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STANCES


À Anne-Jules de Noailles.

Mon enfant, vous marchez dans les mêmes chemins
Où j’allais à votre âge,
Les herbes ne sont pas plus basses que mes mains
Et que votre visage.

Vous croyez que le vent et les vagues de l’eau
Sont les seules tempêtes,
Il est des cris plus longs et des plaisirs plus beaux
Que le ciel sur nos têtes.

Tout vous est incertain et tout vous est réel,
L’âme et l’azur des sèves ;
Un jour vous ne tiendrez que le miel et le sel
Des larmes et des rêves.