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Page:Noailles - Les Forces éternelles, 1920.djvu/109

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ÉTRANGER QUI VIENDRAS…


Oui, je le savais bien que tout s’orne et s’empresse
Pour établir votre seul jeu,
Amour, unique loi, déroutante sagesse,
Équilibre vertigineux !

Plus tard, dans mon jardin, à l’ombre des platanes.
Quand le soir retient des sanglots,
Et quand sur l’eau s’épand la paix mahométane
Des pays tendres, bleus et chauds,

J’ai longtemps écouté une voix chaleureuse,
Triste comme le son du cor.
Quand on me descendra dans la tombe terreuse
J’entendrai cette voix encor.

— Je t’en ai dit assez, voyageur qui promènes
Tes yeux parmi ce vif séjour.
Pourtant, pose un regard, crois-moi, prends cette peine,
Sur la défunte basse-cour.

Elle n’est plus qu’un lieu désert et nostalgique,
Mais elle était belle autrefois :
Dans cet enclos, ainsi qu’en des livres bouddhiques,
Les animaux étaient des rois.