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LE FLOT LÉGER DE L’AIR…



Le flot léger de l’air vient par ondes dansantes
Du haut de l’horizon palpiter sur mon cœur ;
Un parfum réfléchi pend aux grappes pesantes
Du lilas bleu, courbé d’odeur.

Les fleurs du marronnier sont à terre et reposent
Au pied de l’arbre, ainsi qu’un purpurin étang,
La branche désertée indulgemment s’étend
Sur ce golfe de pulpe rose.

Le limpide matin est uni comme un lac
Dont le soleil a fait une turquoise chaude.
L’espace est un désert somptueux. Rien ne rôde
Dans l’azur qui sommeille ainsi qu’en un hamac.
Le moindre blanc caillou est frais, luisant, paisible,
Comme un puits scintillant aux versets de la Bible.