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Page:Noailles - Les Forces éternelles, 1920.djvu/221

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TU N’AS PU CROIRE À RIEN…


Tu n’as pu croire à rien, mais tu fus inquiet,
C’est là l’honneur humain et le regret des ailes,
Ton âme, façonnée aux choses éternelles,
N’a pu sans désespoir accepter ce qui est.
Pourquoi t’obstines-tu ? Qui veux-tu qui réponde ?
Laisse tomber tes bras, garde tes yeux ouverts,
On ne doit pas saisir, mais aimer l’univers.
Si fort que ton regard puisse tendre sa fronde
Tu n’atteindras jamais que le muet désert
Des cieux distraits et fiers dont la clarté t’inonde.
N’interroge plus rien. Déjà voici la mort
Qui fait cesser soudain, sous ses paumes profondes
Habiles à briser tous les vivants ressorts,
Le monstrueux combat de l’esprit et des mondes…