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Page:Noailles - Les Forces éternelles, 1920.djvu/280

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QUOI ! TU CRAINS DE MOURIR…


Quoi ! tu crains de mourir, tu souhaites rester,
Ayant été splendide et pareille à l’été,
Le témoin déclinant de ce qui recommence.
— Ô cœur toujours comblé et toujours dévasté,
Pourquoi perpétuer ta rêveuse démence ?

Va, ne t’attarde pas. Sache mourir. Comment
Pourrais-tu présenter, enfant lucide et sage,
À d’éternels printemps cet orgueilleux visage
Qui, lorsqu’il affrontait le soleil par moment,
Recevait de l’azur un tendre assentiment ?

L’on meurt, et c’est cela ton angoisse suprême.
L’on meurt ; tu le savais sans le croire, dis-tu ?
Tu n’avais pas compris, près des cadavres mêmes,
Que ce repos glacé, irascible, têtu.