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TRANQUILLITÉ


Après le jour luisant d’entrain
Voici la nuit, dévote et fine,
Il semble que le ciel s’incline
Par le poids des astres sereins.
Le souffle saccadé d’un train
Transmet à la calme colline
Sa palpitation d’airain.
Dans l’ombre, les bruits qui scintillent,
— Bruits de pas, de voix, de volets, —
Semblent polis comme des billes,
Comme les grains d’un chapelet.
— Ô Nuit, compatissant mystère !
Se peut-il, quand l’air est si doux
Et semble penser avec nous.
Qu’il y ait des morts dans la terre !