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LE CONSEIL



Myro, sois déférente envers celui qui t’aime,
Ne crois pas ton doux corps par les dieux achevé,
Sans l’amant ébloui que ton œil fait rêver
Ton être vaniteux ne serait pas soi-même.

Loin du flot qui lui voue un murmurant amour
La rive d’or n’est plus qu’un sable désertique ;
Honore le désir fidèle et nostalgique
Qui fait à ta beauté un infini contour.

Lorsque tes pieds sont joints et tes mains refermées
À l’heure où le sommeil vient encercler ton lit,
Regarde, avant d’entrer dans l’éphémère oubli,
La morte que tu es quand tu n’es pas aimée…