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L’AMITIÉ


« Je t’apporte le prix de ton bienfait… »

Mon ami, vous mourrez, votre pensive tête
Dispersera son feu,
Mais vous serez encor vivant comme vous êtes
Si je survis un peu.

Un autre cœur au vôtre a pris tant de lumière
Et de si beaux contours,
Que si ce n’est pas moi qui m’en vais la première,
Je prolonge vos jours.

Le souffle de la vie entre deux cœurs peut être
Si dûment mélangé,
Que l’un peut demeurer et l’autre disparaître
Sans que rien soit changé ;