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il paraît que la mort…


Ai-je vraiment bien su, dès ma sensible enfance,
Que tout est vie et mort, échange fraternel ?
Je me sens tout à coup atteinte d’une offense
Dont je demande compte au destin éternel.

L’espace est bienveillant, les astres brillent, l’air
Répand de frais parfums que les arbres échangent ;
Mais je n’accepte pas cet horrible mélange
D’un soir épanoui et des morts recouverts.
— Ô mes jeunes amis, qui faisiez mes jours clairs,
Pourquoi sont-ce vos mains inertes qui dérangent
L’ordre imposant de l’univers ?