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malgré mes bras tendus…


Mais cette sinueuse et noble perspective,
Ce haut pèlerinage au but ambitieux
Étaient un enfantin mirage de mes yeux.
L’humanité chantante, héroïque et pensive
Retombe dans la terre ayant rêvé des cieux !

— Hélas, mes disparus, mes archanges sans ailes,
Vous marchez devant moi pour m’éviter la peur ;
Et par vous je sens croître et brûler dans mon cœur,
Au milieu d’une calme et stupéfaite horreur,
Le sombre amour qu’on doit à la mort éternelle !

Déjà combien de mains ont délaissé mes mains…

— Du moins, battez plus fort, cœur empli de courage !
Entraînez avec vous vos morts sur les chemins.
Que leurs regards nombreux brûlent dans mon visage,
Que mon âme abondante abreuve les humains,
Et que je meure enfin comme on vit davantage !…