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Page:Noailles - Les climats, 1924.djvu/114

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  UN SOIR EN FLANDRE



Ah ! si d’ardeur ton cœur expire,
Si tu meurs d’un rêve hautain,
Descends dans le calme jardin,
Ne dis rien, regarde, respire ;

Le parfum des pois de senteur
Ouvre ses ailes et se pâme ;
Le ciel d’azur, le ciel de flamme,
Est sombre à force de chaleur !

Demeure là, les mains croisées,
Les yeux perdus à l’horizon,
À voir luire sur les maisons
Les toits aux pentes ardoisées.

Des coqs, chantant dans le lointain,
Soupirent comme des colombes
Sous la chaleur qui les surplombe
Le soir semble un brumeux matin.