Page:Noailles - Les climats, 1924.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 105 —


Douceur du soir ! le hameau fume,
La rue est vive comme un quai
Où le poisson est débarqué ;
Un pigeon flotte, blanche écume.

Vois, il n’y a pas que l’amour
Sur la profonde et douce terre ;
Sache aimer cet autre mystère :
L’effort, le travail, le labour.

Des corps, que la vie exténue,
S’en viennent sur les pavés bleus ;
Les bras, les visages calleux
Sont emplis de joie ingénue.

Un homme tient un arrosoir ;
Ce plumage d’eau se balance
Sur les choux qui, dans le silence,
Goûtent aussi la paix du soir.

Il se forme au ciel un nuage ;
Regarde les bonds, les sursauts,
De quatre tout petits oiseaux,
Qui volent sur le ciel d’orage !