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Page:Noailles - Les climats, 1924.djvu/116

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Un œillet tremble, secoué
D’un coup vif de petite trique,
Quand le lourd frelon électrique
À sa tige reste cloué.

Par la vapeur d’eau des rivières
Les prés verts semblent enlacés ;
Le soir vient, les bruits ont cessé ;
Étranger, mon ami, mon frère,

Il n’est pas que la passion,
Que le désir et que l’ivresse,
La nature aussi te caresse
D’une paisible pression ;

Les rêves que ton cœur exhale
Te font gémir et défaillir ;
Éteins ces feux et viens cueillir
Le jasmin aux quatre pétales.

Abdique le sublime orgueil
De la langueur où tu t’abîmes,
Et vois, flambeau des vertes cimes,
Bondir le sauvage écureuil !