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Et comme j’ai du sang d’Athènes,
À l’heure où la clarté s’enfuit,
J’ai vu l’ombre de Démosthène
Auprès de la mer au doux bruit…

Mais ces mystérieux visages,
Ces parfums des jardins divins,
Ces miracles des paysages
N’enivrent pas d’un plus fort vin
Que mes soirs de France, sans bornes,
Où tout est si doux, sans choisir ;
Où sur les toits pliants et mornes
L’azur semble fait de désir ;
Où, là-bas, autour des murailles,
Près des étangs tassés et ronds,
S'éloigne, dans l’air qui tressaille,
L’appel embué des clairons…