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Page:Noailles - Passions et vanités, 1926.djvu/65

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et comme les pigeons s’abattent sur les écuelles de maïs. L’éther pétillait d’allégresse, et distribuait un contentement immédiat, qui semblait devoir être éternel. Les guêpes et les abeilles, fileuses de l’air et du soleil, élançaient le courant chaud de leur vol, faiblement bourdonnant. Tout était bonheur, envolement, confiance, plénitude ! Nous restions là, un peu intimidés par cette demeure secrète de bois clair et verni, où les corps se faisaient furtifs, impondérables. Bientôt, les humbles sœurs, quittant à leur tour la chapelle, nous rejoignaient. Quelle grâce sur le plus rude, sur le plus ingrat visage ! De même qu’ils ont des fleurs uniques, les couvents possèdent les regards incomparables, — non point beaux et séduisants, mais pareils à la musique, à la charité, à l’humilité, à l’espérance, et qui brûlent de plaisir.

Petits yeux pointus et champêtres d’une religieuse au visage plus mal établi que ne seraient une chaise ou une table inutilisables, bien petits yeux qui rayonniez au--