Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CII


Ce qu’on tolère mal dans un amour extrême
              C’est qu’un être soit ce qu’il est ;
Insidieusement on le détruit, — on aime
              Plus âprement que l’on ne hait !

On voudrait adapter à son âme diverse
              Cet humain subtil et puissant.
Qui peut se ressembler ? Et même si l’on verse
              Ensemble le trésor du sang !

Pourquoi ce harassant et douloureux effort ?
              Quel est le lien qu’on réclame,
Si l’un a l’ignorant sortilège du corps,
              Et l’autre l’invincible flamme ?…