Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/117

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vage, la remplissoit encore d’une main égarée. Plus tranquille, je livrai ma tête au sabre si tranchant et si glacé de l’officier de la mort. Jamais un frisson plus pénétrant n’a couru entre les vertèbres de l’homme ; il étoit saisissant comme le dernier baiser que la fièvre imprime au cou d’un moribond, aigu comme l’acier raffiné, dévorant comme le plomb fondu. Je ne fus tiré de cette angoisse que par une commotion terrible : ma tête étoit tombée… elle avoit roulé, rebondi sur le hideux parvis de l’échafaud, et, prête à descendre toute meurtrie entre les mains des enfans, des jolis enfans de Larisse, qui se jouent avec des têtes de morts