Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/119

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Que les dieux infernaux te pardonnent, et ne dérangent plus mon repos. J’aimerois mieux coucher au bruit du marteau de mon père, dans l’atelier où il tourmente le cuivre, que parmi les terreurs nocturnes de ton palais. Et, pendant qu’elle me parloit, je mordois, obstiné, le bois humecté de mon sang fraîchement répandu, et je me félicitois de sentir croître les sombres ailes de la mort qui se déployoient lentement au-dessous de mon cou mutilé. Toutes les chauves-souris du crépuscule m’effleuroient caressantes, en me disant avec tendresse : Prends des ailes !… et je commençois à battre avec effort je ne sais quels lambeaux