Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/138

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les brises du matin qui portent sur leurs ailes si fraîches tous les parfums des jardins et des îles, tous les murmures du jour naissant. Le Pénée coule bien loin d’ici. »

Tu ne comprendras jamais ce que j’ai souffert cette nuit sur ses rivages. Que ce fleuve soit maudit de la nature, et maudite aussi la maladie funeste qui a égaré mon âme pendant des heures plus longues que la vie dans des scènes de fausses délices et de cruelles terreurs !… elle a imposé sur mes cheveux le poids de dix ans de vieillesse !

« Je te jure qu’ils n’ont pas blanchi… mais une autre fois plus attentive, je lierai une de mes mains à ta main, je