Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/24

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pour toi !… — Tu ne vois pas, tu ne vois pas, dit-il en tressaillant… les torches qu’elles secouent devant nous dévorent la bruyère et mêlent des vapeurs mortelles à l’air que je respire… Comment veux-tu que je traverse leurs cercles magiques et leurs danses menaçantes, qui feroient reculer jusqu’aux chevaux du soleil ?

Et cependant le pas cadencé de mon cheval continuoit toujours à résonner à mon oreille, et le sommeil plus profond suspendoit plus long-temps mes inquiétudes. Seulement, il arrivait d’un instant à l’autre qu’un groupe éclairé de flammes bizarres passoit en riant sur ma tête… qu’un esprit difforme, sous