Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/32

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charme de mes veillées du reproche effrayant de ta vue ! Laisse-moi, car je t’ai pleurée sept ans ; laisse-moi oublier les pleurs qui brûlent encore mes joues dans les innocentes délices de la danse des sylphides et de la musique des fées. Tu vois bien qu’elles viennent ! Tu vois leurs groupes se lier, s’arrondir en festons mobiles, inconstans, qui se disputent, qui se succèdent, qui s’approchent, qui fuient, qui montent comme la vague apportée par le flux, et descendent comme elle, en roulant sur leurs ondes fugitives toutes les couleurs de l’écharpe qui embrasse le ciel et la mer à la fin des tempêtes, quand elle vient briser en expirant le dernier