Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/36

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frappés dans les premiers jours de l’année par les rayons du soleil qui régénère le monde, une longue suite d’hommes hâves, immobiles, aux joues creusées par le besoin, aux regards éteints et stupides : les uns accroupis comme des brutes ; les autres debout, mais appuyés contre les piliers, et fléchissans à demi sous le poids de leur corps exténué ? Les avez-vous vus, la bouche entr’ouverte pour aspirer encore une fois les premières influences de l’air vivifiant, recueillir avec une morne volupté les douces impressions de la tiède chaleur du printemps ? Le même spectacle vous auroit frappé dans les murailles de Larisse, car il