Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

y a des malheureux partout : mais ici le malheur porte l’empreinte d’une fatalité particulière qui est plus dégradante que la misère, plus poignante que la faim, plus accablante que le désespoir. Ces infortunés s’avancent lentement à la suite les uns des autres, et marquent entre tous leurs pas de longues stations, comme des figures fantastiques disposées par un mécanicien habile sur une roue qui indique les divisions du temps. Douze heures s’écoulent pendant que le cortége silencieux suit le contour de la place circulaire, quoique l’étendue en soit si bornée qu’un amant peut lire d’une extrémité à l’autre, sur la main plus ou moins dé-