Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/38

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ployée de sa maîtresse, le nombre des heures de la nuit qui doivent amener l’heure si désirée du rendez-vous. Ces spectres vivants n’ont conservé presque rien d’humain. Leur peau ressemble à un parchemin blanc tendu sur des ossemens. L’orbite de leurs yeux n’est pas animé par une seule étincelle de l’âme. Leurs lèvres pâles frémissent d’inquiétude et de terreur, ou, plus hideuse encore, elles roulent un sourire dédaigneux et farouche, comme la dernière pensée d’un condamné résolu qui subit son supplice. La plupart sont agités de convulsions foibles, mais continues, et tremblent comme la branche de fer de cet instrument sonore