Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/58

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privée de son trésor, vole inquiète au milieu des fleurs ; elle se pend aux branches solitaires de l’arbre abandonné, en demandant son miel aux zéphirs. Elle murmure de douleur, parce que ses petits n’auront plus d’asile dans aucun des mille palais à cinq murailles qu’elle leur a bâtis avec une cire légère et transparente, et qu’ils ne goûteront pas le miel qu’elle avait récolté pour eux sur les buissons parfumés du mont Hybla. C’est Théïs qui répand dans un vin bouillant le miel dérobé aux abeilles de Sicile ; et les autres sœurs de Théïs, celles qui ont des cheveux noirs, car il n’y a que Myrthé qui soit blonde, elles cou-