Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/59

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rent soumises, empressées, caressantes, avec un sourire obéissant, autour des apprêts du banquet. Elles sèment des fleurs de grenades ou des feuilles de rose sur le lait écumeux ; ou bien elles attisent les fournaises d’ambre et d’encens qui brûlent sous la coupe ardente où blanchit un vin bouillant ; les flammes qui se courbent de loin autour du rebord circulaire, qui se penchent, qui se rapprochent, qui l’effleurent, qui caressent ses lèvres d’or, et finissent par se confondre avec les flammes aux langues blanches et bleues qui volent sur le vin. Les flammes montent, descendent, s’égarent comme ce démon fantastique des