Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/60

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solitudes qui aime à se mirer dans les fontaines. Qui pourra dire combien de fois la coupe a circulé autour de la table du festin, combien de fois épuisée, elle a vu ses bords inondés d’un nouveau nectar ? Jeunes filles, n’épargnez ni le vin ni l’hydromel. Le soleil ne cesse de gonfler de nouveaux raisins, et de verser des rayons de son immortelle splendeur dans la grappe éclatante qui se balance aux riches festons de nos vignes, à travers les feuilles rembrunies du pampre arrondi en guirlandes qui court parmi les mûriers de Tempé. Encore cette libation pour chasser les démons de la nuit ! Quant à moi, je ne vois plus ici que les esprits