Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dèle, au bruit d’une voix trompeuse, ou de l’aboiement éloigné d’un chien vigilant qui rôde comme une sentinelle autour de la ferme solitaire ; ils abusent ainsi l’espérance du pauvre voyageur, jusqu’à l’instant où touchés de pitié pour sa fatigue, ils lui présentent tout à coup un gîte inattendu, que personne n’avoit jamais remarqué dans ce désert ; quelquefois même, il est étonné de trouver à son arrivée un foyer pétillant dont le seul aspect inspire la gaîté, des mets rares et délicats que le hasard a procurés à la chaumière du pêcheur ou du braconnier, et une jeune fille, belle comme les Grâces, qui le sert en craignant de lever les