Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/65

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yeux : car il lui a paru que cet étranger étoit dangereux à regarder. Le lendemain, surpris qu’un si court repos lui ait rendu toutes ses forces, il se lève heureux au chant de l’alouette qui salue un ciel pur : il apprend que son erreur favorable a raccourci son chemin de vingt stades et demi, et son cheval hennissant d’impatience, les naseaux ouverts, le poil lustré, la crinière lisse et brillante, frappe devant lui la terre d’un triple signal de départ. Le lutin bondit de la croupe à la tête du cheval du voyageur, il passe ses doigts subtils dans la vaste crinière, il la roule, la relève en ondes ; il regarde, il s’applaudit de ce qu’il a fait, et il