Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/73

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déesses, et cependant il y a dans ses yeux je ne sais quelles flammes mortelles qui enhardissent les prétentions de l’amour. — Oh ! combien de fois je me suis plongé dans l’air qu’elle entraîne, dans la poussière que ses pieds font voler, dans l’ombre fortunée qui la suit !… Combien de fois je me suis jeté au devant de sa marche pour dérober un rayon à ses regards, un souffle à sa bouche, un atôme au tourbillon qui flatte, qui caresse ses mouvemens ; combien de fois (Thélaïre, me le pardonneras-tu ?), j’épiai la volupté brûlante de sentir un des plis de sa robe frémir contre ma tunique, ou de pouvoir ramasser d’une lèvre avide une