Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

penché de l’anémone, les flèches éblouissantes qui jaillissent du disque d’or de la marguerite, le voile d’un chaste gaze qui se roule autour d’un jeune lys avant qu’il ait souri au soleil ; et si j’osois presser d’un embrassement sacrilége tout ce lit de fraîche verdure, elle m’incendioit d’un feu plus subtil que celui dont la mort a tissé les vêtemens nocturne d’un fiévreux. Méroé ne pouvoit pas manquer de me remarquer. J’étois partout. Un jour, à l’approche du crépuscule, je trouvai son regard : il sourioit ; elle m’avoit devancé, son pas se ralentit. J’étois seul derrière elle, et je la vis se détourner. L’air étoit calme, il ne troubloit pas ses cheveux, et sa main sou-