Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/92

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leurs cris, m’effrayent de leurs plaisirs, et souillent mes lèvres frémissantes de leurs caresses de harpies. Méroé les conduit et plane au-dessus d’eux, en secouant sa longue chevelure d’où s’échappent des éclairs d’un bleu livide. Hier encore… elle étoit bien plus grande que je ne l’ai vue autrefois… c’étoit les mêmes formes et les mêmes traits, mais sous leur apparence séduisante je discernois avec effroi, comme au travers d’une gaze subtile et légère, le teint plombé de la magicienne et ses membres couleur de souffre : ses yeux fixes et creux étoient tout noyés de sang, des larmes de sang sillonnoient ses joues profon-