Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/93

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des, et sa main, déployée dans l’espace, laissoit imprimée sur l’air même la trace d’une main de sang… Viens, me dit-elle en m’effleurant d’un signe du doigt qui m’auroit anéanti s’il m’avoit touché, viens visiter l’empire que je donne à mon époux, car je veux que tu connoisses tous les domaines de la terreur et du désespoir… Et en parlant ainsi, elle voloit devant moi, les pieds à peine détachés du sol, et s’approchant ou s’éloignant alternativement de la terre, comme la flamme qui danse au-dessus d’une torche prête à s’éteindre. Ô que l’aspect du chemin que nous dévorions en courant étoit affreux à tous les sens ! Que la magi-