Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/49

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plutôt, si j’éprouvais quelque émotion, elle ne provenait plus que de la honte d’avoir menti pour racheter des jours dont le souverain juge devait bientôt me demander compte.

Le président Aubert avait repris les mêmes mots d’une voix émue et inquiète. Il se retourna brusquement de mon côté, et fixa sur moi un regard triste, dont je n’oublierai jamais l’expression.

Cet état d’incertitude ne fut pas long. Sa physionomie, qui était noble et tendre, mais qui portait l’empreinte d’un souci habituel, s’éclaircit rapidement. Il sourit avec douceur, et me frappa la joue du revers de la main, en me disant affectueusement :