Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/50

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— C’est donc toi, pauvre Antoinette ! Tu dois avoir eu grand’peur.

Cette main, avec quel transport de reconnaissance et de respect j’y aurais imprimé mes lèvres, si j’avais pu le faire sans perdre mon bienfaiteur. Il dut lire dans mes regards une partie de ce que j’éprouvais. Quant à moi, j’acquérais au même instant des idées singulières et nouvelles. Je concevais, pour la première fois, qu’il n’y a point de nuance d’opinion si absolue qu’on puisse la supposer qui exclue entièrement l’humanité et la justice. Je me blâmais intérieurement de la sévérité trop générale de certains jugements que j’avais portés jus-