Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/27

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Dent de mouton porte nuisance,

Et dent de chevrette abondance.


− Voilà qui suffit, dit Trésor des Fèves, et le mal que je vous ai souhaité puisse-t-il m'advenir incontinent ! Mais qu'aviez-vous à m'arrêter, et que saurais-je faire qui vous fût à gré, dame chevrette ?

− Hélas ! répondit-elle en versant de grosses larmes... Béé−é, béé−é, bekki... c'est pour vous dire qu'un méchant loup a mangé mon mari le chevret, et que nous sommes en grand misère, l'orpheline et moi, depuis qu'il ne va plus fourrager pour nous ; de sorte qu'elle est en danger de mourir de malefaim, si vous ne lui portez aide, la malheureuse biquette ! Je vous appelais donc, noble Trésor, pour vous prier de nous faire la charité d'un de ces bons litrons de fèves que vous portez pendus à votre bâton, et qui nous serait un suffisant réconfort, en attendant