Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/26

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ne tarderait pas d'arriver ; mais il n'avait pas fait cent pas qu'il s'entendit appeler encore.

− Béé−é, béé−é, béé−é, bekki ! arrêtez ci, monsieur Trésor des Fèves, on vous en prie.

− Je crois connaître cette voix, dit Trésor des Fèves en se retournant. Eh ! oui, vraiment, c'est cette mièvre effrontée de chevrette de montagne, qui rôdait toujours avec ses six petits autour de mon champ pour me rafler quelque bonne lippée. Vous voilà donc, madame la maraudeuse !

− Que dites−vous de marauder, joli Trésor ! Ah ! vos haies étaient bien trop frondues, vos fossés trop profonds, et vos échaliers trop serrés pour cela ! Tout ce qu'on pouvait faire était de tondre le bout de quelques feuilles qui for−issaient entre les joints de la claie, et c'est au grand bénéfice des pieds que nous émondons, comme dit le commun proverbe :