Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/44

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mais voilà un champ de pois musqués où je ne compte que des sujets fidèles, et dont l'approche est interdite à mon ennemi. − Ainsi parlant, elle frappa la terre du pied et tomba suspendue des deux bras à deux tiges penchantes qui s'inclinèrent et se relevèrent sous elle, en semant ses cheveux des débris de leurs fleurs parfumées.

Pendant que Trésor des Fèves se complaisait à la regarder (et je vous réponds que j'y aurais pris plaisir moi-même), elle le fixait des traits acérés de ses yeux, et le liait des petits plis de son sourire, tellement qu'il aurait voulu mourir de la joie de la voir ainsi, et qu'il y serait peut-être encore si elle ne l'avait averti.

− C'est trop vous avoir retenu, lui dit-elle, car je sais que le commerce des fèves est fort affaireux par le temps qui court ; mais ma calèche, ou plutôt la vôtre, vous fera regagner les moments perdus. Ne m'offensez